Santé : l’importance du repos pour les conducteurs de camion
Suivant des statistiques réalisées en 2010 par la Société de l’Assurance Automobile du Québec (SAAQ), la fatigue représente la cause la plus fréquente (31 %) des accidents impliquant des conducteurs de camion (véhicules lourds).
Toujours suivant ces statistiques les conducteurs pensent que la fatigue est un facteur très important, mal géré par les entreprises de transport par camion en général, et pour cause : malheureusement très souvent la rentabilité prime sur la santé et la sécurité.
Les principales causes de fatigue pour un conducteur de camion
Bien sûr, nous sommes tous différents dans notre manière de réagir à la fatigue. C’est aussi le cas pour le conducteur de camion. Les facteurs qui peuvent entrer en ligne de compte sont : l’horloge biologique, l’état de santé, l’alimentation, l’âge, etc.
Mais pas seulement. Cela peut être relié à son travail (durée de la période de travail, cycle de travail, degré d’attention demandé, travail physique, etc.) ou encore à son environnement (confort du véhicule, durée du voyage, conditions routières et climatiques, etc.). Il y a aussi des facteurs aggravants comme la consommation d’alcool ou de médicaments, du moment de la journée, du manque de sommeil, de troubles du sommeil récurrents.
Les conséquences de la fatigue
La fatigue peut avoir de graves conséquences sur l’activité du conducteur de camion, mettant non seulement sa vie en danger, mais aussi celle des autres usagers (conducteurs, piétons, passagers, cyclistes, etc.). Sans nécessairement provoquer l’endormissement, la fatigue augmente le temps de réaction, fausse le jugement et diminue la vigilance, réduit le champ de vision et augmente les risques de somnolence.
Il faut savoir qu’après 17 heures d’éveil, nos capacités diminuent comme si nous avions consommé de l’alcool, ralentissant ainsi nos réflexes et la précision de nos gestes.
Les signes de fatigue à reconnaître
Le premier signe auquel on pense, c’est le bâillement. Bâiller fréquemment (par salves) est un des symptômes annonciateurs de la fatigue. Si ensuite on a du mal à trouver une position confortable, à maintenir une allure constante, que l’on change de voie involontairement, etc. : c’est que la fatigue est bien là.
Que doit faire un conducteur de camion s’il ressent les symptômes de la fatigue ?
La première chose à faire est bien entendu d’arrêter son véhicule. Le conducteur de camion doit trouver un endroit sécuritaire afin d’y garer son camion. Ensuite, du repos (une sieste d’environ 20 à 30 minutes) puis aller se détendre en marchant ou en faisant des exercices d’étirement : il faut s’oxygéner ! En faisant une pause toutes les deux heures, le chauffeur de camion s’assure de conserver toute sa vigilance.
Comment peut-il prévenir la fatigue ?
La première règle est de s’écouter. Nous savons mieux que quiconque comment notre corps réagit à la fatigue. Il est important de ne pas consommer de substances comme l’alcool, la drogue ou des médicaments qui pourraient avoir une incidence sur la vigilance au volant. Faire des repas légers, ne pas conduire plus de quatre heures consécutives, faire des pauses, respecter la règlementation, voilà autant de conseils qui aideront le conducteur à éviter les incidents provoqués par la fatigue.
Comment l’entreprise peut aider le conducteur dans la gestion de la fatigue
La planification des livraisons et des ramassages du transport par camion des marchandises est un facteur aggravant, car bien souvent elle est soumise aux impératifs des expéditeurs en ce qui concerne les délais. Face à cette pression, le conducteur de camion n’a souvent pas d’autre choix que celui d’acheminer les marchandises sans considérer le facteur fatigue : la rentabilité à tout prix ! Il y a aussi rarement des structures (salle de repos) qui permettent aux conducteurs de se reposer convenablement lors des temps d’attente.
L’entreprise, en offrant une planification optimale, de la formation et de l’information sur la fatigue, des véhicules ergonomiques et une salle de repos, peut fortement contribuer à la diminution des épisodes de fatigue. Mais il est bien souvent dur de résister à la pression économique.
Des outils pour gérer la fatigue des chauffeurs de camion
Il existe un Règlement (chapitre C-24.2, r. 28) qui prévoit pour les conducteurs de camion des temps de conduite maximum et des plages de repos obligatoires.
Il existe également le Programme nord-américain de gestion de la fatigue (PNAGF) qui a pour mission son traitement une approche globale en tentant de l’intégrer dans la culture d’entreprise, de mettre en place des formations et de l’information à ce sujet. En bref, donner à tous les intervenants les outils pour pouvoir mieux connaître et gérer ce facteur.
Nous espérons que cet article vous aura alerté sur les dangers de la fatigue au volant et que vous serez plus vigilants sur la route.