Transport Routier : tranches de vie de chauffeurs
Un autre éclairage sur le transport routier
La Presse a publié le 1er juillet un reportage sur la vie de routiers. Des journalistes ont suivi deux couples, Sonia et Benoît ainsi que Caroline et Romeo, durant un périple de Montréal jusqu’à Los Angeles. Au fil des kilomètres, une rencontre vraie avec des passionnés du transport routier.
La règle essentielle : aimer le métier de chauffeur de transport routier
D’entrée de jeu tout est dit : pour faire ce métier, il faut vraiment aimer cela. Comme le précise Benoît au début du reportage, si l’on fait cela uniquement pour l’argent ou le goût des voyages, on va, à la longue, trouver cela très difficile. C’est un métier très dur et exigeant. Montréal jusqu’en Californie c’est environ 10 000 km aller-retour pour transporter des marchandises : c’est une sacrée distance et il faut aimer conduire.
Romeo, 44 ans de métier, se souvient de son premier jour comme si c’était hier. Pour lui, il faut apprivoiser ce métier et puis l’aimer. Pour sa part, il n’a jamais eu l’impression d’être obligé d’aller travailler.
Faire du transport routier à deux : c’est mieux !
Sonia, la conjointe de Benoît, nous confie que pour elle, le transport routier c’est un changement de carrière : pour avoir plus de temps pour elle, plus d’argent bien sûr, mais surtout pour passer plus de temps en compagnie de son conjoint.
Caroline adore la conduite routière en duo : c’est plus sécuritaire pour une femme, car quand on fait, comme elle, de la longue distance on ne sait jamais ce qui peut arriver. Il faut s’adapter : être 24h/24h avec son conjoint c’est pas toujours facile. Il faut avoir une certaine coordination au niveau des repas, de la conduite et surtout de garder des moments à deux.
Sonia apprécie ses moments de conduite sur la route en solitaire, mais aussi de partage lorsque son conjoint vient la rejoindre après s’être reposé dans la couchette et qu’elle peut discuter avec lui de son tête-à-tête avec la nature.
Le transport routier c’est une vigilance de tous les instants
Le café est le meilleur ami du routier souligne Benoît. Certains chauffeurs de transport routier boivent des boissons énergisantes, mais pour Benoît, lorsque l’effet excitant retombe, les gens ont tendance à s’endormir subitement et ne s’en rendent pas compte. Si ses 16 oz de café et ses petits trucs (faire entrer l’air frais, immobiliser le camion et marcher) ne marchent pas et qu’il a toujours tendance à somnoler, Benoît stationne son camion pour se reposer, et ce même s’il n’a pas fait ses 11 heures de conduite. Pour lui, le plus important est d’être sécuritaire et de se reposer lorsque nécessaire.
Des haltes transport routier ou « truck-stop »
Quelques fois à cause des conditions climatiques ou d’évènement extérieur, les routes sont fermées. Il n’y a pas toujours un itinéraire alternatif et l’arrêt est donc obligatoire. Il y a des endroits conçus exprès pour les routiers, pour ses arrêts forcés ou tout simplement pour prendre une pause bien méritée. C’est comme un super centre du transport routier. On y trouve de tout : du coiffeur au dentiste et aussi l’accès à des douches propres. Pratique quand on est sans arrêt sur la route. Il y a aussi des équipements et accessoires pour customiser les camions. Romeo se souvient qu’il y a quelques années, avoir des couchettes à l’arrière c’était du grand luxe.
Pas toujours facile d’être chauffeur de transport routier
Quand on est sur la route, il faut accepter d’être loin de sa famille et de ses proches. Le transport routier, surtout longue distance, vous empêche d’être là lors d’évènement spéciaux (anniversaire, Noël, etc.). Ce n’est pas toujours facile. On sait quand on part, mais impossible de connaître le jour et l’heure de retour.
Loin des statistiques et des clichés, ces tranches de vie nous font découvrir le quotidien de ces routiers : de ces petits bonheurs aux aléas de la route, de quoi changer notre regard sur la profession de chauffeur de transport routier.